Correspondance de Voltaire/1771/Lettre 8384

Correspondance de Voltaire/1771
Correspondance : année 1771GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 47 (p. 524).
8384. — À M. LE MARQUIS DE THIBOUVILLE[1].
12 octobre.

Je profite, mon cher marquis, d’un moment de relâche que me donnent mes fluxions sur les yeux, pour vous dire que j’ai exécuté vos ordres pour M. Marsan et pour les deux montres que M. d’Argental m’a recommandé d’envoyer à votre adresse, sous l’enveloppe de M. de Richebourg. Je doute que Mme Denis vous réponde aussi régulièrement que moi ; vous savez si elle est paresseuse ! Sa mauvaise santé la rend plus paresseuse encore, et elle n’écrit point quand elle n’a rien à mander. Quant au jeune homme que vous élevez à la brochette pour lui faire réciter une pièce grecque devant des comédiens qui sont rarement français[2], nous en parlerons au retour de Fontainebleau. Conservez-moi votre bonne volonté et celle de votre disciple.

Le temps n’est pas trop favorable pour les arts d’aucune espèce ; nos beaux jours sont passés. Il sera beau à vous de faire naître un moment de crépuscule plus la chose est difficile, plus elle vous fera honneur ; alors je viendrai vous embrasser.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Voyez la lettre à d’Argental du 19 janvier 1772.