Correspondance de Voltaire/1771/Lettre 8329

Correspondance : année 1771GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 47 (p. 474).
8329. — À M. HENNIN.
À Ferney, 9 juillet.

Monsieur, j’ai l’honneur de vous renvoyer des papiers que les horlogers de Versoy m’ont apportés. Cela ressemble au procès de Mme la comtesse de Pimbesche et de M. Chicaneau : Qu’est-ce qu’on vous a dit ?


Qu’est-ce qu’on vous a fait ? — On m’a dit des injures.


Ils ne peuvent pas dire :


Outre un soufflet, monsieur, que j’ai reçu plus qu’eux.

(Racine, les Plaideurs, acte II, scène ix.)

Tout cela ne me paraît pas mériter d’attention ; mais ce qui mérite, à mon gré, la mienne, c’est que tous ces horlogers, à qui j’ai bien voulu faire les avances les plus considérables, puissent ne point être inquiétés dans leurs travaux, et qu’ils soient en état de me payer, moi ou mes hoirs. Ainsi c’est pour eux que Mme Denis et moi nous demandons votre protection. Mme Denis vous fait mille compliments.

J’ai l’honneur d’être, avec tous les sentiments que je vous dois, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.

Voltaire.