Correspondance de Voltaire/1771/Lettre 8197

Correspondance : année 1771GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 47 (p. 344).
8197. — À M. LE CHEVALIER DE CHASTELLUX.
À Ferney, 5 février.

Monsieur, je sais depuis longtemps que vous n’employez qu’à faire du bien les talents de votre esprit et la considération dont vous jouissez.

Permettez que je prenne la liberté de vous adresser l’avocat d’une province entière. Les mémoires ci-joints vous feront connaître de quoi il s’agit. Quinze mille infortunés, opprimés sans aucun titre par vingt chanoines, demandent votre protection auprès de M. d’Aguesseau, l’un de leurs juges. Il égalera la gloire de son père s’il contribue à l’abolition de l’esclavage ; et le genre humain vous devra des remerciements, si vous déterminez M. d’Aguesseau.

Souffrez, monsieur, que je joigne ma faible et mourante voix aux cris de la reconnaissance d’une province que vous aurez fait jouir des droits de l’humanité.

J’ai l’honneur d’être, avec respect, monsieur, votre, etc.