Correspondance de Voltaire/1770/Lettre 8149

Correspondance : année 1770GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 47 (p. 306).
8149. — À M. CHARDON[1].

Ma confusion est égale à ma reconnaissance. Votre générosité va trop loin pour un homme qui n’a d’autre recommandation auprès de vous que de vous avoir admiré, lorsque votre justice et votre éloquence rendirent l’honneur, la liberté et la subsistance, à une famille devenue à jamais célèbre[2]. Je n’ai pas longtemps à vivre ; mais je ne dois pas souffrir que ce marbre[3], que vous prenez sous votre protection, puisse jamais vous être à charge. Je n’ai jamais su ce qu’on en voulait faire ; je sais seulement quelle est la noblesse de votre âme, et que je dois être, tant que je vivrai, avec la plus respectueuse et la plus tendre reconnaissance, votre, etc.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Les Calas.
  3. La statue.