Correspondance de Voltaire/1770/Lettre 8143

Correspondance : année 1770GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 47 (p. 302-303).
8143. — À M. DUCLOS.
À Ferney, 24 décembre.

Mon vertueux et illustre confrère, vous aimez la liberté : vous avez trois places à donner[1], et je vous en fournirai bientôt une quatrième. Je vous conjure de ne jamais laisser entrer un homme qui menace les gens de lettres d’être leur délateur. Les Gaillard, les Delille, les La Harpe, sont sur les rangs, et ils ont des droits véritables ; mais s’il est vrai qu’il y ait des difficultés pour l’un d’eux, je vous recommande très-instamment M. Marin, qui joint à ses talents le mérite de rendre continuellement service à tous les gens de lettres. Il vaut beaucoup mieux avoir dans notre Académie un ami qu’un président ou un évêque.

Conservez-moi votre amitié, dont je sens certainement tout le prix.

  1. Celles de Moncrif, du président Hénault et de l’abbé Alary.