Correspondance de Voltaire/1770/Lettre 8065

Correspondance : année 1770GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 47 (p. 236).
8065. — À M. LE COMTE DE SCHOMBERG[1].
28 octobre.

Le ciron qui a parlé de Dieu remercie bien sincèrement le brave militaire philosophe qui a daigné faire valoir la théologie de ce ciron. Je vous avoue, monsieur, que vous me rendez un très-grand service. J’ai toujours pensé tout ce que j’ai dit dans ce petit ouvrage[2]. Je le crois honnête, et puisque vous l’approuvez, j’ose le croire utile. Il le sera beaucoup pour moi, s’il parvient à détromper ceux qui m’ont imputé des sentiments dont je suis si éloigné. J’ai trouvé ces trois exemplaires que j’ai l’honneur de vous envoyer, et, si vous me le permettez, j’en chercherai d’autres. Ce malheureux livre du Système de la Nature a fait un tort irréparable à la vraie philosophie. Ce n’est pas d’aujourd’hui que les bons pâtissent pour les méchants.

Tout ce que je souhaite sur la fin de ma vie, monsieur, c’est que vous fassiez beaucoup de revues en Franche-Comté, et que je puisse voir un jour M. le duc et Mme la duchesse de Choiseul faire leur entrée à Versoy. Je suis pénétré pour vous de la plus respectueuse reconnaissance.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. La réponse à d’Holbach.