Correspondance de Voltaire/1770/Lettre 7858
Les deux aventuriers dont j’ai eu l’honneur de vous parler, monsieur, se sont rendus si suspects que je vous serais très-obligé de me dire ce que vous savez de leur conduite avec le pauvre M. D…… ; l’ont-ils créé gouverneur du fils de leur prince, qui n’est pas encore marié, et s’est-il tiré sain et sauf de leur compagnie ?
Je ne reçois aucune nouvelle. On oublie Versoy, Genève, et toutes les montagnes d’Europe pour s’occuper du grand procès[2], et du mariage[3] qui va faire distraction aux idées financières ou anti-financières.
Salut et gaieté en attendant que monsieur l’abbé[4] vous remette en état de faire le bien que vous aimez.
Mes respects, etc.
- ↑ Correspondance inédite de Voltaire avec P.-M. Hennin ; 1825.
- ↑ Il est question ici du procès du duc d’Aiguillon, relativement à sa conduite en Bretagne pendant le temps qu’il avait été commandant dans cette province, procès auquel le public s’intéressait beaucoup, à cause des discussions qu’il amenait sur les matières d’administration.
C’est aussi à cette époque qu’eut lieu le célèbre procès de Billard, caissier des postes, qui avait fait une banqueroute considérable : cette affaire présentait des circonstances singulières qui occupaient aussi le public.
- ↑ Le mariage du dauphin, depuis Louis XVI.
- ↑ L’abbé Terray.