Correspondance de Voltaire/1770/Lettre 7840

Correspondance : année 1770GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 47 (p. 30-31).
7840. — À M. BOUVART.
26 mars.

Le vieux capucin de Ferney, qui a eu l’honneur de consulter M. Bouvart, le remercie très-sensiblement des conseils qu’il a bien voulu lui donner.

Il a eu précisément les gonflements sanglants dont M. Bouvart parle. Il prend le lait de chèvre avec beaucoup de retenue, dans un pays couvert de glaces et de neiges six mois de l’année, et où il n’y a point d’herbe encore.

Il croit qu’il sera obligé de chercher un climat plus doux l’hiver prochain, et, en ce cas, il demande à M. Bouvart neuf mois de vie au moins, au lieu de six, sauf à lui présenter une nouvelle requête après les neuf mois écoulés. Il en est de la vie comme de la cour ; plus on en reçoit de grâces, plus on en demande. Il prie M. Bouvart de vouloir bien agréer les sentiments de reconnaissance dont il est pénétré pour lui.