Correspondance de Voltaire/1770/Lettre 7811

Correspondance : année 1770GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 47 (p. 7).
7811. — À M. BOUVART[1].
5 mars.

Un vieillard de soixante-seize ans, attaqué depuis longtemps d’une humeur scorbutique qui l’a toujours réduit à une très-grande maigreur, qui lui a enlevé presque toutes ses dents, qui s’attache quelquefois aux amygdales, qui lui cause souvent des borborygmes, des insomnies, etc., etc., attachés à cette maladie ;

Supplie M. Bouvart de vouloir bien avoir la bonté d’écrire, au bas de ce billet, s’il pense que le lait de chèvre pourrait procurer quelques soulagements.

Il est ridicule peut-être de prétendre guérir à cet âge ; mais le malade ayant quelques affaires qui ne pourront être finies que dans six mois, il prend la liberté de demander si le lait de chèvre pourrait le mener jusque-la ?

Il demande si on a l’expérience que le lait de chèvre, avec quelques purgations absolument nécessaires, ait fait quelque bien en cas pareil ?

  1. Michel-Philippe Bouvart, médecin, membre de l’Académie des sciences, né à Chartres le 11 janvier 1717, mort le 19 janvier 1787.