Correspondance de Voltaire/1770/Lettre 7778

Correspondance : année 1770GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 46 (p. 554-555).
7778. — À M. L’ABBÉ AUDRA.
Le 14 février.

Je suis plus étonné que jamais, mon cher philosophe, de n’avoir aucune nouvelle de Sirven. M. de La Croix avait eu la bonté de me mander qu’il travaillait à un mémoire en sa faveur, mais que ce Sirven voulait faire l’entendu, et qu’il dérangeait ses mesures. Je commence à croire qu’il a pris son parti, et qu’il ne songe qu’à rétablir le petit bien qu’on lui a rendu. Il a ses deux filles à quelques lieues de moi. S’il veut avoir ses deux filles auprès de lui, je leur donnerai de quoi faire leur voyage honnêtement. Si le père a besoin d’argent, je lui en donnerai aussi pour achever de réparer ses malheurs.

Je vous demande en grâce de vouloir bien faire mes compliments et mes remerciements à M. de La Croix, et l’assurer de la véritable estime que je conserverai pour lui toute ma vie.

Qu’est devenue votre Histoire universelle ? Est-elle imprimée[1] ? êtes-vous toujours bien content de Toulouse ? avez-vous reçu un petit paquet que j’adressai pour vous à Lyon il y a quelques mois, à l’adresse que vous m’avez donnée ?

Je vous embrasse sans cérémonie, en philosophe et en ami.

  1. Voyez la note, tome XI, page 497.