Correspondance de Voltaire/1770/Lettre 7773

Correspondance : année 1770GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 46 (p. 551).
7773. — À M. LE RICHE,
à amiens.
6 février.

Vous avez quitté, monsieur, des Welches pour des Welches[1]. Vous trouverez partout des barbares têtus. Le nombre des sages sera toujours petit. Il est vrai qu’il est augmenté ; mais ce n’est rien en comparaison des sots ; et, par malheur, on dit que Dieu est toujours pour les gros bataillons. Il faut que les honnêtes gens se tiennent serrés et couverts. Il n’y a pas moyen que leur petite troupe attaque le parti des fanatiques en rase campagne.

J’ai été très-malade, je suis à la mort tous les hivers ; c’est ce qui fait, monsieur, que je vous ai répondu si tard. Je n’en suis pas moins touché de votre souvenir. Continuez-moi votre amitié ; elle me console de mes maux et des sottises du genre humain.

Recevez les assurances, etc.

  1. M. Le Riche avait été directeur des domaines à Besançon. (K.)