Correspondance de Voltaire/1770/Lettre 7760

Correspondance : année 1770GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 46 (p. 538).
7760. — À M. LE DUC DE PRASLIN[1].
À Ferney, 24 janvier.

Monseigneur, pardon ; je tremble de fatiguer vos bontés. Voici le seul papier justificatif concernant les diamants volés par messieurs de Tunis[2]. Si jamais vous daignez prendre la peine de battre ces barbares, je vous supplierai alors de faire comprendre les diamants dans les articles de paix que vous daignerez leur accorder.

J’ai toujours été émerveillé que les princes chrétiens, qui se font quelquefois la guerre de gaieté de cœur, ne s’accordassent pas à jeter Tunis et Alger dans leurs ports. Voilà de plaisants successeurs des Carthaginois que ces voleurs de Tunis.

On dit que vous avez une très-florissante marine. Permettez à un de vos vieux courtisans de s’intéresser passionnément à votre gloire.

J’ai l’honneur, etc.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Voyez la lettre à d’Argental du 5 janvier.