Correspondance de Voltaire/1768/Lettre 7225
M. le duc de Choiseul a eu la bonté, monsieur, de me mander qu’il me ferait communiquer les pièces dont j’aurais besoin ; mais malheureusement je n’ai presque plus besoin de rien, à présent que toute l’histoire militaire et politique de Louis XIV est imprimée ; il ne reste plus que le jansénisme et le quiétisme[1], sur lesquels il faut se contenter de jeter tout le ridicule qu’ils méritent.
J’ai écrit à M. le duc de Choiseul[2] que je ne lui demandais que deux ou trois lettres d’un furfante italiano nommé Giori, écrites de Rome à M. de Torcy, au mois de janvier ou février 1699, contre le cardinal de Bouillon, son bienfaiteur ; c’est ce qui fut la cause de la longue disgrâce de ce cardinal.
Si vous avez pu, monsieur, vous résoudre à lire toutes ces archives des bêtises théologiques et des friponneries de prêtres, je me recommande à vos bontés, en cas que vous y trouviez quelque chose qui puisse augmenter le profond mépris qu’on doit avoir pour ces pauvretés. Je suis pénétré pour vous de reconnaissance autant que d’estime.