Correspondance de Voltaire/1767/Lettre 6800

Correspondance : année 1767GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 45 (p. 170).
6800. — À M. MARMONTEL.
16 mars.

Je prie le secrétaire de Bélisaire de dire à Mme Geoffrin que j’avais bien raison de n’être point surpris du billet du roi de Pologne. Il vient de m’écrire sur la tolérance une lettre dans le goût et dans le style de Trajan ou de Julien[1]. Il faudrait la graver dans les écoles de Sorbonne, et y graver surtout ce grand mot de l’impératrice de Russie : Malheur aux persécuteurs !

Mon cher confrère, un grand siècle se forme dans le Nord, un pauvre siècle déshonore la France. Cependant l’Europe parle notre langue. À qui en a-t-on l’obligation ? À ceux qui écrivent comme vous, à ceux qu’on persécute.

Non lasciar la magnanima impresa.

(pétrarque, son. vii.)

  1. Lettre 6765.