Correspondance de Voltaire/1766/Lettre 6594
Je reçois, mon cher ami, votre lettre du 20 novembre. Le roi ne pouvait s’y prendre plus paternellement pour apaiser les troubles de Genève. Il fera dans cette taupinière ce qu’il a fait dans son royaume. Il a éteint les querelles indécentes et dangereuses des parlements et des évêques. Il a tout remis dans l’ordre, et je joins, dans les titres que je lui donne, le nom de Sage à celui de Bien-Aimé.
M. Boursier écrit à M. d’Alembert, Vous voyez bien qu’il ne vous trompait pas, quand il disait qu’on pouvait absolument compter sur les offres de son correspondant[1]. Ces offres ne sont point du tout à rejeter. Il n’y a point, à la vérité, de fortune à faire ; mais on aura sûreté et protection.
M. du Cré dit qu’il vous a envoyé un paquet par votre directeur, et il suppose que vous l’avez reçu. Je crois que ce paquet doit être parti de Lyon.
N’avez-vous point vu M. l’abbé Mignot depuis qu’il est de retour à Paris ?
Je crois que l’affaire de M. de Lemberta réussira[2].
Adieu, mon cher ami ; je vous écris à butons rompus et fort à la hâte, étant entouré de monde et accablé de maladie. Mille compliments, je vous prie, à M. Tonpla.
N. B. On m’a envoyé la Justification de Rousseau[3]. Quel est le sot qui a écrit cette sottise ? Est-il vrai que c’est le libraire Panckoucke ? En ce cas, il est digne de seconder le docteur Pansophe.
Encore un petit mot : M. de Beaumont a-t-il vu l’Avis au public[4] ?
- ↑ Le roi de Prusse, pour la colonie de philosophes à Clêves.
- ↑ Voyez page 514, note 1.
- ↑ Justification de J.-J. Rousseau dans la contestation qui lui est survenue avec M. Hume ; Londres (Paris), in-12 de ij et 28 pages. L’auteur ne m’est pas connu. (B.)
- ↑ l’Avis au public sur les parricides imputés aux Calas et aux Sirven ; voyez tome XXV, page 517.