Correspondance de Voltaire/1766/Lettre 6553

Correspondance : année 1766GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 44 (p. 481).
6553. — À M.  DAMILAVILLE.
31 octobre.

Mon cher ami, ce pauvre Boursier est bien à plaindre : le paquet de Meyrin, sur lequel il avait fondé tant d’espérances, est sans doute perdu. Voyez, je vous en prie, s’il a été mis à la diligence de Lyon. Il faut que le commissionnaire que vous en avez chargé vous ait trompé. Il n’est nullement vraisemblable que ce paquet ait été égaré. Ayez la bonté de m’envoyer la feuille d’avis ou la copie de cet article du registre de Paris. Je la ferai représenter aux directeurs de Lyon, et je saurai au moins ce que le paquet est devenu. Mandez-moi ce qu’il contenait. Le monde est bien méchant !

Je me flatte qu’il y a quelque lettre de vous en chemin, qui m’apprendra ce qu’on pense dans le monde du procès de l’ingrat Rousseau contre le généreux Hume. Serait-il possible que ce malheureux Jean-Jacques eût encore des partisans à Paris ? Si on m’avait averti que Jean-Jacques me mêlait dans ce procès, et qu’il m’accusait de lui avoir écrit en Angleterre, j’aurais pu vous fournir une petite réponse qui pourrait être le pendant de la lettre de M.  Walpole. S’il en était encore temps, je vous enverrais mon petit écrit[1], que vous pourriez joindre aux autres pièces du procès.

Bonsoir, mon très-cher ami ; je suis bien affligé.

  1. Il s’agit peut-être des Notes sur la Lettre à M. Hume ; voyez tome XXVI, page 35.