Correspondance de Voltaire/1766/Lettre 6552

Correspondance : année 1766GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 44 (p. 480).

6552. — À M.  GIUSEPPE COLPANI[1],
À BRESCIA.
29 octobre 1766, au château de Ferney.

· · · · · Vejanius armis
Herculis ad postem fixis latet abditus agro.

Et moi, monsieur, je dis : Périt abditus agro. Je perds la vue, je perdrai bientôt la vie ; je n’ai pu lire qu’avec une extrême peine vos beaux vers, et lorsque enfin je les ai déchiffrés, j’ai admiré, mais j’ai rougi, honteux de mériter si peu vos éloges, plus honteux encore de n’y répondre que par cette malheureuse prose que je suis obligé de dicter, mais pénétré d’estime pour votre mérite, et de reconnaissance pour vos bontés ; tout ce que je puis faire, c’est de vous assurer que vous me serez cher jusqu’au dernier moment de ma vie ; je vous remercie, je vous embrasse, et je suis du fond de mon cœur, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.

Voltaire,
gentilhomme ordinaire de la chambre du roi.
  1. Même source que la lettre 6225.