Correspondance de Voltaire/1766/Lettre 6549

Correspondance : année 1766GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 44 (p. 478).

6549. — À M. DAMILAVILLE.
28 octobre.

On aurait bien dû m’avertir, mon cher ami, que j’étais fourré dans la querelle du philosophe bienfaisant[1], et du petit singe ingrat[2]. Vous savez que je vous ai toujours dit que je ne connaissais pas cette lettre[3] qu’on prétend que j’avais écrite à Jean-Jacques. Si vous la retrouvez, faites-moi le plaisir de me l’envoyer ; je veux voir si cette lettre est aussi plaisante que je le souhaite. Renvoyez-moi donc les trois lettres de ce Huron, écrites à M.  du Theil.

Le projet de ce pauvre Boursier ne reste sans exécution que parce que vous ne lui fournissez pas les secours nécessaires. S’il avait seulement deux personnes de votre caractère, il se flatterait bien de réussir. Ces deux personnes ne risqueraient rien de faire le voyage. Est-il possible que personne ne veuille entreprendre une chose si importante et si aisée, lorsqu’on est sûr de la plus grande protection !

Point de nouvelles de Meyrin[4]. Êtes-vous bien sûr que le paquet a été mis à la diligence ? Mes maladies augmentent tous les jours. Je m’imagine que l’élixir de Boursier pourrait seul me faire du bien ; mais il faudrait que ce fût vous qui le préparassiez.

Je vous prie, mon cher ami, de faire mettre une enveloppe à la lettre de M.  d’Alembert[5], et d’envoyer l’autre[6] à son adresse.

Comme je vous embrasse !

  1. Humr, qui avait, obtenu du roi d’Angleterre une pension pour J.-J. Rousseau.
  2. J.-J. Rousseau.
  3. La Lettre au docteur l’ansophe.
  4. Voyez lettres 6543 et 6572.
  5. Elle manque.
  6. Celle à Richelieu, n° 6547.