Correspondance de Voltaire/1766/Lettre 6315
Je retrouve dans mes paperasses, monsieur, une lettre qui vous appartient, et que je croyais vous avoir rendue ; j’ai l’honneur de vous la renvoyer, en vous faisant mon compliment de condoléance de la perte que vous faites de M. le duc de Praslin[1], et en vous félicitant sur le retour de M. le duc de Choiseul[2]. Il faut avoir une tête d’or et une santé de fer pour entrer à la fois dans les départements de la guerre et des affaires étrangères : s’il ne tombe pas malade, il m’étonnera beaucoup. Je vous supplie de me mettre aux pieds de monsieur le gouverneur de Saint-Omer ; je suis bien languissant, mais je serais fâché de mourir sans vous avoir vus encore une fois l’un et l’autre oublier sous mes rustiques toits vos crevailles et vos affaires.
Mille tendres respects.