Correspondance de Voltaire/1765/Lettre 6122

Correspondance : année 1765GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 44 (p. 73-74).

6122. — À M.  HENNIN[1].
Ferney, 29 septembre.

Je suis outré, monsieur, de m’être défait des Délices, où j’ai eu le bonheur de vous voir ; mais heureusement je suis encore votre voisin. Jugez avec quelle joie j’ai appris que vous allez résider à Genève ! C’est un bénéfice simple, tout fait pour un prêtre de la philosophie tel que vous êtes. Je suis devenu bien vieux et bien faible depuis votre voyage en ce pays-là. Mais mon cœur n’a point vieilli ; il est pénétré pour vous de la même estime et de la même amitié. Je suis condamné à rester chez moi ; mais j’espère être consolé quand je pourrai vous y assurer des tendres et respectueux sentiments avec lesquels je serai toute ma vie, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.


Voltaire.

  1. Hennin (voyez tome XXXIX, page 493) venait de succéder à Montpéroux ; voyez lettre 6107.