Correspondance de Voltaire/1765/Lettre 6050

Correspondance : année 1765GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 44 (p. 9).

6050. — À M.  LE COMTE D’ARGENTAL[1].
25 juin.

Mes divins anges, j’attends les roués, afin que mon petit ex-jésuite leur donne le coup de grâce. On me mande que Lekain veut son congé ; je ne sais si c’est tout de bon. Pour Mlle  Clairon, il paraît décidé qu’elle donne la préférence à M. Tronchin sur M. le maréchal de Richelieu ; et, malgré les défenses sévères du docteur, elle daignera peut-être étaler ses talents sur notre théâtre de marionnettes, que maman Denis a fait réédifier presque malgré moi. Il paraît que la philosophie est si mal accueillie à présent qu’il faut se réduire à avoir du plaisir.

Vous m’avez envoyé une lettre de M. de Chabanon ; permettez que je vous adresse la réponse.

Pardonnez à ce billet écourté ; mes yeux souffrent beaucoup. Je me mets toujours à l’ombre de vos ailes et des montagnes de la Suisse.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.