Correspondance de Voltaire/1765/Lettre 6013

Correspondance de Voltaire/1765
Correspondance : année 1765GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 43 (p. 552).

6013. — À M. ***.
10 mai.

Vous saurez, monsieur, qu’un neveu de cet abbé Bazin que vous avez tant connu m’est venu apporter ces petits versiculets. Je lui ai dit qu’il aurait dû vous les laisser faire ; il en est convenu, et m’a répondu que c’était un très-bon canevas, mais qu’il ne savait pas broder comme vous. Ce neveu de l’abbé Bazin est idolâtre d’Ovide, de Tibulle, de Catulle, et de M. le chevalier de Boufflers. Il m’a dit que s’il n’était pas si vieux, il irait à Lunéville présenter ses respects à la mère et au fils ; je crois qu’il s’amuserait beaucoup avec vous, car il est grand théologien. Son extrême dévotion enchanterait votre monarque. Adieu, monsieur ; ayez toutes sortes de plaisirs, et chantez-les : votre vocation est d’être heureux, et de rendre heureux ceux qui ont l’honneur de vivre avec vous : j’en dis autant de Mme de Boufflers, et je me mets à ses pieds. V.