Correspondance de Voltaire/1765/Lettre 5877


5877. — À MESSIEURS DU MAGNIFIQUE CONSEIL
de genève[1].
Ferney, 12 janvier 1765.

Je suis obligé d’avertir le magnifique conseil que, parmi les libelles pernicieux dont cette ville est inondée, et qui sont tous imprimés à Amsterdam chez Michel Rey, il arrive lundi prochain chez le nommé Chirol, libraire de Genève, un ballot contenant des Dictionnaire philosophique, des Évangile de la raison, et autres sottises que l’on a l’insolence de m’imputer et que je méprise presque autant que les Lettres de la montagne. Je crois satisfaire mon devoir en donnant cet avis, et je m’en remets entièrement à la sagesse du conseil, qui saura bien réprimer toutes les infractions à la paix publique et au bon ordre. Je ne dois que me borner à l’assurer de mon profond respect.

  1. Archives de Genève, n° 4890. — Gaberel, Voltaire et les Genevois, 1856. — Desnoiresterres, 'Voltaire et J.-J. Rousseau, page 344.