Correspondance de Voltaire/1764/Lettre 5790
Vous avez dû recevoir, mon cher ami, la lettre de change payable à Lyon au 12 octobre préfix ; nous sommes aujourd’hui à ce 12. M. Jean Maire[1] m’avait promis en partant de chez moi, le 22 septembre, que j’aurais de ses nouvelles les premiers jours d’octobre, qu’il serait alors à Colmar, et qu’il finirait tout avec vous : je n’entends point parler de lui, je suppose que les affaires de M. le duc de Wurtemberg l’ont arrêté. Vous êtes au fait de tout, je ne crois pas qu’il y ait le moindre risque à courir ; j’ai en main une procuration spéciale de M. le duc de Wurtemberg au sieur Jean Maire, qui suffirait en cas de besoin pour constater tous mes droits. M. Jean Maire m’a paru le plus honnête homme du monde ; ma créance est établie sur des terres qui sont en France, et qu’on m’assure n’être hypothéquées à personne qu’à moi ; ainsi j’ai tout lieu de croire qu’il ne s’agit que d’une simple formalité que M. Jean Maire remplira dès qu’il aura conféré un moment avec vous ; je vous assure que je voudrais bien être à sa place, et avoir la consolation de vous revoir encore. Je vous embrasse tendrement, vous et toute votre famille.
Je vous prie de présenter mes respects à monsieur le premier président. V.
C’est par Mme du Fresney que je vous écris, et c’est par elle que je vous ai envoyé la lettre de change.
- ↑ Homme d’affaires du duc de Wurtemberg.