Correspondance de Voltaire/1764/Lettre 5703

Correspondance : année 1764GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 43 (p. 266-267).

5703. — À M.  LE DOCTEUR TRONCHIN[1].
Mardi 4.

Je vous prie, mon cher Esculape, de me mander si M. le duc de Lorges me fait l’honneur de venir dîner jeudi à Ferney, et s’il est au régime. Je doute que M. de Lauraguais ait battu sa femme ; je sais qu’il est physicien, et je n’ai jamais ouï dire qu’il fût philosophe. Les brouillons qui ont dit que vous aviez concerté chez moi la perte de Jean-Jacques ne sont pas plus philosophes que M. de Lauraguais. J’ai été affligé de la nouvelle infamie qu’ils ont faite. Mais je ne les crains pas ; et j’ai, en tout sens, de quoi les braver. Je me porte très-mal, mais je sais souffrir.

Je ne perdrai au moins mon indépendance qu’en mourant. Voilà ma philosophie, et vous aimer est mon devoir.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.