Correspondance de Voltaire/1764/Lettre 5505

Correspondance : année 1764GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 43 (p. 71-72).

5505. — À M.  LE COMTE D’ARGENTAL[1].
4 janvier 1764.

Je n’envoie point de nouveaux contes à mes anges, sans savoir auparavant si les Trois Manières ont trouvé grâce devant leurs yeux. Je suis bien fâché qu’on ait imprimé Ce qui plaît aux Dames et l’Éducation des Filles ; c’est faner de petites fleurs qui ne sont agréables que quand on ne les vend pas au marché.

Je ne leur dis rien des roués, je ne leur dis rien d’Olympie la religieuse, parce que c’est à eux à tout dire, à tout faire, à me conduire, à me donner leurs ordres.

Je ne dis rien de la Gazette littéraire par la même raison. Oserai-je prendre la liberté de leur adresser et de mettre sous leur protection ce petit paquet pour le bonhomme Corneille[2] ? Je me flatte qu’avant qu’il soit un mois l’édition cornélienne paraîtra dans Paris. Il y aura des clabauderies ; mais je suis endurci à la fatigue.

J’ai préparé un grand mémoire sur Olympie. Mes anges l’auront quand j’aurai reçu leurs commandements, que j’attends avec respect et tendresse.

  1. Éditenr, de Cayrol et François.
  2. Le père de Marie Corneille.