Correspondance de Voltaire/1763/Lettre 5373


5373. — À M. D’HORNOY,
conseiller au parlement.
Aux Délices, 14 auguste.

Mon cher neveu, je ne doute pas qu’avec votre minois et votre ventre également rebondis, vous n’ayez un furieux crédit en parlement. Je mets entre vos mains l’affaire la plus importante. Il s’agit d’une farce anglaise[1] indignement tirée de la sainte Écriture, qu’on dit faite par ces coquins d’Anglais, qui ne respectent pas plus l’Ancien Testament que nos flottes. Quelque polisson s’est avisé d’imprimer à Paris, et de débiter sous mon nom, cette facétie anglicane. Il est important pour votre salut que votre oncle ne soit pas excommunié, attendu qu’étant mon héritier, vous seriez damné aussi par le troisième concile de Latran. Je vous remets le soin de mon âme, et vous embrasse de tout mon cœur. Votre vieil oncle. V.

  1. Saül ; voyez tome V, page 571.