Correspondance de Voltaire/1762/Lettre 4906
Il est arrivé, monsieur, huit tonneaux à Nyon ; ne pourriez-vous point avoir la bonté de me dire si le tonneau de Corton est de la bande ? J’ai fait rester ces huit tonneaux dans la cave du commissionnaire. Je vous supplie de vouloir bien me donner quelques instructions sur cette cargaison. Faudra-t-il laisser le vin en tonneau, faut-il le tirer en bouteilles ? Quand sera-t-il potable ? Quis, quid, ubi, quibus auxiliis, quomodo, quando. Tout ce que je vous demande est très-désintéressé, car je ne boirai guère de votre bon vin, mais je boirai à la santé du parlement quand vous aurez accommodé toute cette malheureuse affaire.
Je présente mes respects à la propriétaire des neuf tonneaux, et à celui du dixième.
Pardonnez si je me sers d’une main étrangère, je suis encore bien faible.
Avec bien du respect votre très-humble obéissant serviteur[2].