Correspondance de Voltaire/1761/Lettre 4613

Correspondance : année 1761
Garnier (Œuvres complètes de Voltaire, tome 41p. 370-371).

4613. — À M. PITT[1].
Au château de Ferney, près de Genève, 19 juillet 1761.

Monsieur, while you weigh the interests of England and France, your great mind may at one time reconcile Corneille with Shakespeare. Your name at the head of subscribers shall be the greatest honour the letters can receive : t’is worthy of the greatest ministers to protect the greatest writers. I dare not ask the name of the king ; but I am assuming enough to désire earnestly so great a favour[2]. Je suis avec un respect infini pour votre personne et pour vos grandes actions, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.


Voltaire,
gentilhomme ordinaire de la chambre du roi.

  1. Cette lettre a été insérée par M. Spiers, dans son Recueil de littérature anglaise (Étude des prosateurs anglais) avec cette note : « On donne ici cette exactement comme elle a été publiée, d’après le manuscrit original, dans la Correspondance of William Pitt, earl of Chatham. »
  2. Traduction : Monsieur, pendant que vous pesez dans vos mains les intérêts de l’Angleterre et de la France*. , votre esprit supérieur peu en même temps concilier Corneille et Shakespeare. Votre nom à la tête des souscripteurs sera le plus éclatant honneur que les lettres puissent recevoir ; il est digne des grands ministres de protéger les grands écrivains. Je n’ose pas demander le nom du roi ; mais je suis assez hardi pour désirer vivement une si haute faveur.

    *Pitt (lord Chatham) était alors ministre des affaires étrangères en Angleterre, et l’on cherchait à faire la paix.