Correspondance de Voltaire/1761/Lettre 4611

Correspondance : année 1761
Garnier (Œuvres complètes de Voltaire, tome 41p. 369).

4611. — DE CHARLES-THÉODORE,
électeur palatin.
Schwetzingen, ce 15 juillet.

Je n’ai fait qu’un beau rêve, mon cher malade, qui, je crois, m’a causé plus de douleur que toutes vos infirmités ne vous en font ressentir. C’est une affaire faite, il faut se soumettre à la Providence. Je ne vous suis pas moins obligé de vos charmantes lettres, et de l’intérêt que vous prenez à ce qui me regarde[1]. Je serai très-aise de contribuer à l’édition de Corneille ; j’y souscrirai pour dix exemplaires.

Votre Henriade va bientôt paraître en beaux vers allemands. J’y fais travailler un nommé Schwartz, très-médiocre conseiller que j’ai, mais très-bon poëte, et qui a déjà traduit toute l’Enéide en vers, à la parfaite satisfaction des amateurs de la poésie allemande. S’il réussit également dans la Henriade, il pourra se vanter d’avoir enrichi la littérature allemande des deux meilleurs poëmes épiques qui existent. Soyez persuadé de l’estime particulière que j’aurai toujours pour vous.


Charles-Théodore, électeur.
  1. Voyez une note de la lettre 4567.