Correspondance de Voltaire/1760/Lettre 4309
M. Lefranc de Pompignan, historiographe manqué des Enfants de France, a l’honneur d’envoyer à Mme d’Épinai les réflexions salutaires que lui a adressées un frère de la charité de Bayonne[1]. Quoique ces réflexions soient très-judicieuses, M. Le-Franc de Pompignan est déterminé à priver l’univers de ses immortels écrits si l’univers et autres continuent à les trouver plats, détestables, et exécrables. C’est à l’univers à voir ce qu’il aime le mieux, il n’y a point de milieu. Moi, je sais bien ce que je préférerais : ce serait d’aller présenter à Mme d’Épinai l’hommage de mon respect, de mon admiration, et de ma reconnaissance. Si j’ai le malheur de ne pouvoir lui porter ce tribut à la campagne, je volerai le lui offrir aussitôt que je la saurai à Paris.
J’envoie aussi des Car à notre ami de Saint-Cloud ; il faut bien le dédommager un peu de son ennui, car j’imagine qu’il réside toujours auprès des grands.
- ↑ Probablement la satire intitulée la Vanité, par un frère de la doctrine chrétienne ; voyez tome X.