Correspondance de Voltaire/1760/Lettre 4156

Correspondance de Voltaire/1760
Correspondance : année 1760GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 40 (p. 426-427).

4156. — À M. LE MARQUIS ALBERGATI CAPACELLI.
Aux Délices, 19 juin.

En tout pays on se pique
De molester les talents ;
Goldoni[1] voit maint critique
Combattre ses partisans.

On ne savait à quel titre
On doit juger ses écrits ;
Dans ce procès on a pris
La nature pour arbitre.

Aux critiques, aux rivaux,
La nature a dit sans feinte :
Tout auteur a ses défauts,
ais ce Goldoni m’a peinte.

Ecco, o mio signore, la mia sentenza. Mi lusingo ch’ella sarà

firmata al vostro tribunale. Aspetto un Shaftesbury, e subito lo spedirò a voi.

Mille compliments à M. Algarotti,

Aimez toujours le théâtre pour être béni. Si nous jouons à Tournay quelque nouveauté, nous ne manquerons pas de l’envoyer à Bologna quæ docet. Je vous aime sans vous avoir vu, et j’aime le cher Algarotti, parce que je l’ai vu. Mille respects à l’un et à l’autre.

  1. Ch. Goldoni, nommé par ses compatriotes le Molière italien.