Correspondance de Voltaire/1760/Lettre 4126

Correspondance de Voltaire/1760
Correspondance : année 1760GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 40 (p. 391-392).

4126. — À MADAME D’ÉPINAI.
18 M.[1] 1760.

Ma belle philosophe, la lettre du philosophe que vous m’avez envoyée a fait grand plaisir au philosophe de Ferney. Je prends gaiement une petite aventure qu’il a prise sérieusement par bonté pour moi.

Au reste, il est bon que ces pauvres philosophes s’aident mutuellement, comme les premiers chrétiens priaient Dieu les uns pour les autres.

Quoi ! vous perdez les yeux comme moi : cela n’est pas juste. Attendez au moins encore soixante ans pour que vos armes se rouillent.

J’obéis à vos ordres. Je vous souhaite des plaisirs sans privations. Qui mérite plus que vous d’être heureuse ?

  1. La copie qui m’a été communiquée ne contient que l’initiale M. En supposant la copie exacte, j’avais à choisir entre mars et mai. Je me suis décidé à placer ce billet en mai ; ce fut à l’occasion de la comédie des Philosophes que Voltaire recommandait d’être unis et de s’entr’aider. (B.)