Correspondance de Voltaire/1760/Lettre 4036
Eurika ! Eurika ! L’ho ricevuto al fine questo prezioso ornamento della mia libreria. Ne ringrazio vivamente il caro autore, e perdono al Pasquali, non lo chiamero più briccone. Leggo la vostra raccolta con summo piacere ; spasseggio tra una bella selva rapiena d’alti alberi, di grati arboscelli, e di frutti e di fiori. Ma veramente credo che l’italia abbia ripigliato la sua antica precedenza sopra di noi, poverini che andiamo adesso guazzando nel fango, senza genio, senza gusto, e senza denari[2]. Mais en récompense on nous frotte sur terre et sur mer, et on nous refuse les sacrements in acticulo mortis[3], et hoc præcipue est korrendum. Intérim enjoy your liberty, your pleasures. On vend à présent les Poésies du philosophe de Sans-Souci ; elles sont à l’index.
Vice memor nostri.
- ↑ Éditeurs, de Cayrol et François.
- ↑ Traduction ; J’ai trouvé ! J’ai trouvé ! Je l’ai enfin reçu, ce précieux ornement de ma bibliothèque. J’en remercie vivement le cher auteur, et je pardonne à Pasqual, je ne l’appellerai plus coquin. Je lis votre recueil avec un souverain plaisir ; je me promène dans une belle forêt pleine de grands arbres, de charmants arbustes, de fruits et de fleurs. En vérité, je crois que l’Italie a repris son antique supériorité sur nous, pauvres qui maintenant nous roulons dans la fange, sans génie, sans goût et sans argent.
- ↑ Voyez le chapitre xxvi du Précis du Siècle de Louis XV.