Correspondance de Voltaire/1759/Lettre 3905

Correspondance de Voltaire/1759
Correspondance : année 1759GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 40 (p. 152-153).

3905. — À M. LE PRÉSIDENT DE RUFFEYS[1].
Aux Délices, le 15 août 1759.

Il y a longtemps, mon cher président, que M. Tronchin est informé qu’il doit payer. Nous n’y faisons pas tant de façons. Quand M. Le Bault m’envoie de son burgundien, il tire sur M. Tronchin sans que je m’en mêle. Vous auriez été payé sur un simple ordre de votre part. Je vous demande pourtant pardon de la petite inadvertance. Vous n’avez qu’à faire mettre l’adresse de M. Robert Tronchin sur le billet de change, et toute loi sera accomplie. Il faudra, je crois, vivre dorénavant de ses terres. Cette copie de la bataille d’Hochstedt[2], que M. de Contades vient de nous donner[3], pendant qu’on prépare ce dangereux embarquement, va nous mettre tous à la besace. Il faut se nourrir de son blé, se chauffer de son bois, et manger ses poulets, en plaignant le genre humain, qui n’a pas le sens commun. Intérim vale.

  1. Éditeur, Th. Foisset.
  2. Voltaire a écrit Ocsted.
  3. Bataille de Minden perdue le 1er août 1759.