Correspondance de Voltaire/1759/Lettre 3903

Correspondance de Voltaire/1759
Correspondance : année 1759GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 40 (p. 151-152).

3903. — À M. TRONCHIN, DE LYON[1].
10 août.

Mon petit théâtre de Polichinelle ne sera pas cher. Monsieur le conseiller se moque de moi : il veut réduire mes acteurs à deux pieds et demi de haut, comme les diables de Milton qui se font pygmées. Il faut, pour sa peine, qu’il vienne jouer Mérope.

J’ai fait la pièce tout seul ; je ferai bien le théâtre tout seul. Ce n’est pas ma faute si le généreux président de Brosses n’a pas une galerie plus longue et plus large.

Je suis assez fâché que de mon théâtre à mon plancher il n’y ait que huit pieds de haut ; mais il n’y a qu’à bien jouer, et on oublie alors où on est. Ces représentations sont faites entre amis, c’est comme si on lisait au coin du feu.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.