Correspondance de Voltaire/1759/Lettre 3847

Correspondance de Voltaire/1759
Correspondance : année 1759GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 40 (p. 95).

3847. — À M. BERTRAND.
Aux Délices, 12 mai.

Je suis devenu un paresseux depuis quelque temps, mon cher ami ; je ne vous ai point informé que j’avais envoyé votre lettre à l’abbé Pernetti ; je ne vous ai point dit non plus combien l’Académie de Lyon est flattée de vous avoir parmi ses membres, et à quel point on a été content de tout ce que vous avez envoyé. Vous devez avoir reçu des nouvelles des libraires de l’Encyclopédie ; la publication de l’ouvrage, qui pourtant se fera un jour, rencontre aujourd’hui bien des difficultés. L’affaire des protestants, entreprise par Coudon, n’en rencontre pas moins. Je crois que les Autrichiens essuient encore plus de difficultés avec le roi de Prusse. Il m’écrit, du 22 avril, qu’il a dérangé tous leurs projets de campagne sans sortir de sa place. Si cela est, c’est assurément le plus grand général d’armée de l’Europe ; j’aimerais mieux qu’il en fût le pacificateur.

Adieu, mon cher philosophe ; mille tendres respects à M. et à Mme de Freudenreich.

Je vous embrasse. V.