Correspondance de Voltaire/1759/Lettre 3845

Correspondance de Voltaire/1759
Correspondance : année 1759GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 40 (p. 94).

3845. — À M. COLINI.
Aux Délices, 7 mai.

Je n’ai pas eu un moment à moi depuis deux mois, mon cher Colini ; tantôt malade, tantôt surchargé de quelques travaux indispensables, tantôt occupé de ma ruine, en faisant bâtir des châteaux. Je ne perds point de vue, dans tous ces tracas, les objets qui vous regardent. J’ai toujours devant les yeux Manheim[1] et Francfort ; je ferai l’impossible pour aller à Schwetzingen, et je ferai l’impossible aussi pour vous prendre en passant. Vous avez grande raison de n’être point de l’avis du docteur Pangloss ; je ne penserai comme lui que quand je pourrai parvenir à vous être utile.

  1. Voltaire voulait placer Colini auprès de Charles-Théodore, et lui faire restituer ses effets volés à Francfort en 1753. Il ne réussit que dans la première de ces deux entreprises.