Correspondance de Voltaire/1759/Lettre 3783
Monseigneur, mon cœur remplit un bien triste devoir en envoyant à Votre Altesse sérénissime, ainsi qu’au roi votre beau-frère, cet ouvrage[2], que ce monarque m’a encouragé de composer.
Ma vieillesse, mon peu de talent, ma douleur même, ne m’ont pas permis d’être digne de mon sujet ; mais j’espère qu’au moins le dernier vers ne vous déplaira pas.
Elle vous aimait, monseigneur, et, après vous, son cœur était à son frère. Ce souvenir, quoique très-douloureux, vous est cher, et peut mêler quelque douceur à son amertume.
Que Votre Altesse sérénissime daigne recevoir avec indulgence ce faible tribut d’un attachement que j’aurai jusqu’au tombeau. Puissiez-vous ajouter à de longs jours tous ceux que cette auguste princesse devait espérer de passer avec vous !
Je suis avec le plus profond respect, etc.
- ↑ Frédéric-Guillaume de Brandebourg-Baireuth, né en 1711 ; marié, le 20 novembre 1731, à Wilhelmine, sœur du roi de Prusse.
- ↑ Les vers qui sont dans la lettre 3708.