Correspondance de Voltaire/1759/Lettre 3783

Correspondance de Voltaire/1759
Correspondance : année 1759GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 40 (p. 40).

3783. — À FRÉDÉRIC-GUILLAUME[1],
margrave de baireuth.
Au château de Tournay, 17 février.

Monseigneur, mon cœur remplit un bien triste devoir en envoyant à Votre Altesse sérénissime, ainsi qu’au roi votre beau-frère, cet ouvrage[2], que ce monarque m’a encouragé de composer.

Ma vieillesse, mon peu de talent, ma douleur même, ne m’ont pas permis d’être digne de mon sujet ; mais j’espère qu’au moins le dernier vers ne vous déplaira pas.

Elle vous aimait, monseigneur, et, après vous, son cœur était à son frère. Ce souvenir, quoique très-douloureux, vous est cher, et peut mêler quelque douceur à son amertume.

Que Votre Altesse sérénissime daigne recevoir avec indulgence ce faible tribut d’un attachement que j’aurai jusqu’au tombeau. Puissiez-vous ajouter à de longs jours tous ceux que cette auguste princesse devait espérer de passer avec vous !

Je suis avec le plus profond respect, etc.

  1. Frédéric-Guillaume de Brandebourg-Baireuth, né en 1711 ; marié, le 20 novembre 1731, à Wilhelmine, sœur du roi de Prusse.
  2. Les vers qui sont dans la lettre 3708.