Correspondance de Voltaire/1759/Lettre 3765

Correspondance de Voltaire/1759
Correspondance : année 1759GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 40 (p. 27).

3765. — À M. COLINI.
Aux Délices, 2 février.

Si vous voulez entreprendre et suivre l’affaire de la restitution de vos effets, mon cher Colini, il faut courage et patience, et vous en viendrez à bout. Il est nécessaire que vous alliez à Francfort, dussiez-vous y aller en pèlerin. M. de Sauer doit vous aider ; je vous ferai toucher quelque argent à Francfort ; vous aurez des lettres de recommandation pour Vienne, et Mme de Bentinck pourra vous y être utile. Il n’est point étonnant que vous ayez attendu le moment favorable qui se présente[1]. Vos anciennes protestations subsistent. Votre petite cassette, où étaient vos effets, était dans une des malles dont on s’empara. Vous pouvez me citer, j’agirai en temps et lieu. Il est certain qu’un homme qui s’est emparé des malles et effets d’un voyageur, sans faire d’inventaire et sans forme juridique, est tenu de rendre tout ce qu’on lui redemande. Il n’est question que d’aller secrètement à Francfort avec des lettres de recommandation, et de bien songer que, quand on a fortement résolu de réussir, il est rare qu’on échoue. Il faut discrétion, protection, courage, patience, et vous avez tout cela.

  1. L’occupation de Francfort par les armées françaises ; voyez Mon Séjour auprès de Voltaire, par Colini, pages 94, 95 et 209.