Correspondance de Voltaire/1756/Lettre 3174

Correspondance de Voltaire/1756
Correspondance : année 1756GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 39 (p. 45-46).

3174. — À M. COLINI.
À Berne, 23 mai.

Il faut que Loup fasse venir de gros gravier, qu’on en répande, et qu’on raffermisse depuis le pavé de la cour jusqu’à la grille qui mène aux allées des vignes. Ce gravier ne doit être répandu que dans un espace de la largeur de la grille. Les jardiniers devraient déjà avoir fait deux boulingrins carrés, à droite et à gauche de cette allée de sable, en laissant trois pieds à sabler aux deux extrémités de ce gazon, comme je l’avais ordonné.

Je prie M. Colini de recommander cet ouvrage, qui est très-aisé à faire. Je recommande à Loup d’avoir soin de fermer la grille d’entrée de ma maison les dimanches. Il condamnera la petite porte jaune « qui va de la cour au jardin, et il empêchera d’entrer dans le jardin, et de le détruire, comme on a déjà fait. Les allées de gazon qu’on a semées dans le jardin seraient absolument gâtées, et c’est une raison à opposer à l’indiscrétion des inconnus qui veulent entrer malgré les domestiques.

Je prie M. Colini de renvoyer les maçons, au reçu de ma lettre : ils n’ont plus rien à faire ; mais je voudrais que les charpentiers pussent se mettre tout de suite après le berceau, du côté de la Brandie.

Il faut que les domestiques aient grand soin de remuer les marronniers, d’en faire tomber les hannetons, et de les donner à manger aux poules.

Voilà à peu près, mon cher Colini, toutes mes grandes affaires. Ne m’envoyez point mes lettres à Berne, mais à Monrion.

Je vous embrasse. V.