Correspondance de Voltaire/1756/Lettre 3095

Correspondance de Voltaire/1756
Correspondance : année 1756GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 38 (p. 531).

3095. — À M. THIERIOT[1].
À Monrion, près Lausane, 2 janvier 1756.

Mon ancien ami, je me garderai bien de me servir de la voie que vous me proposez. Je vous prie d’aller chez M. d’Argental avec ce petit billet ; il vous communiquera le sermon[2], et vous verrez ensemble s’il est possible que cela soit communiqué. Il y a des mystères qui ne sont faits que pour les initiés : vous êtes du nombre ; mais ce nombre est bien petit.

Je lirai pour vous le Mercure, que je ne lis jamais ; je ne connais dans ma retraite que les vieux livres et les vieilles amitiés. Je vous crois plus heureux que ne l’était votre fantasque de Nocé, qui était si embarrassé de lui-même. Je vous envoie ma nouvelle lettre à l’Académie française ; c’est la seule réponse que je puisse faire aux voleurs qui me mutilent.

Je vous embrasse de tout mon cœur.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Le Poëme sur le désastre de Lisbonne.