Correspondance de Voltaire/1755/Lettre 3067

Correspondance de Voltaire/1755
Correspondance : année 1755GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 38 (p. 512).

3067. — À M. BERTRAND.
Aux Délices, 28 novembre.

J’envoie, mon cher patron, à M. de Morancour, la réponse[1] de l’Académie française. L’édition que j’ai vue est l’ouvrage de la canaille. On a, dans Paris, le plus profond mépris pour ces manœuvres dont je me suis trop inquiété ici. Je crois qu’il faut laisser tomber ces misères dans l’oubli qu’elles méritent.

Voici la triste confirmation du désastre de Lisbonne[2] et de vingt autres villes. C’est cela qui est sérieux. Si Pope avait été à Lisbonne, aurait-il osé dire : Tout est bien ? Matthieu Garo[3] ne le disait que quand il ne lui tombait qu’un gland sur le nez. Adieu, encore une fois ; aimez un peu le pauvre malade, et tout sera bien pour lui.

  1. C’est la lettre n° 3064.
  2. 1er novembre 1755. Voyez, tome IX, le poëme de Voltaire ; et XV, page 335.
  3. La Fontaine, livre IX, fable iv.