Correspondance de Voltaire/1755/Lettre 3053

Correspondance de Voltaire/1755
Correspondance : année 1755GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 38 (p. 500-501).

3053. — À M. LE MAJOR ROCH[1].
à nyon.
Aux Délices, 8 novembre 1755.

Vous auriez bien dû, mon cher major, me dire le nom de l’auteur[2]. Quel qu’il soit, je vous supplie de vouloir bien lui faire pour moi les remerciements les plus sincères. Autrefois, votre pays était renommé pour le bon sens. Cette raison si précieuse est maintenant ornée d’esprit et de grâces. L’ouvrage que vous m’avez envoyé en est rempli. Je vois que je n’ai pas mal fait de m’établir dans ce pays, où il se trouve de pareils génies : on ne sait pas à Paris combien vos montagnes portent de fleurs. Voulez-vous me permettre, mon cher major, de présenter mes respects à toute votre famille et à monsieur le bailli ? J’attends toujours que ma mauvaise santé me permette d’aller à Lausanne et de venir vous renouveler les assurances de tout mon attachement. Vous savez que nous devons bannir les cérémonies.

  1. L’Amateur d’autographes, année 1872, page 95.
  2. Le professeur Sigismond Lerber (voyez la lettre 2479) avait envoyé au major Rocb, de Nyon, son poëme de la Vue d’Anet, avec prière de le soumettre à l’appréciation de Voltaire, mais en lui taisant le nom de l’auteur.