Correspondance de Voltaire/1755/Lettre 2993

Correspondance de Voltaire/1755
Correspondance : année 1755GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 38 (p. 441).

2993. — À M. COLINI.
Aux Délices. 23 août.

Mon cher Colini, je ne connais point ce Prieur ; dites-lui que, s’il est sage, il doit m’écrire. Il fait trop chaud pour montrer cinq magots de la Chine à quinze cents badauds. Il doivent avoir été fort mal reçus ; cette marchandise n’était bonne que pour Pékin.

On m’a volé à Berlin, en Hollande, à Genève, à Paris ; on s’empare de mon bien comme si j’étais mort, et on le dénature pour le mieux vendre. Il faudrait traiter tous ces fripons de libraires comme j’ai fait traiter Grasset, qu’on a mis en prison et qu’on a chassé de la ville ; et il est bon qu’on le sache.

Je vous embrasse.

Si vous m’aviez instruit plus tôt du nom de ce Prieur[1], il aurait eu déjà affaire avec les supérieurs. J’ai perdu votre adresse, envoyez-la-moi. V.

  1. Voyez la lettre 2944.