Correspondance de Voltaire/1755/Lettre 2910

Correspondance de Voltaire/1755
Correspondance : année 1755GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 38 (p. 370-371).

2910. — À M. GUYOT DE MERVILLE[1].
Avril.

La vengeance, monsieur, fatigue l’âme, et la mienne a besoin d’un grand calme. Mon amitié est peu de chose, et ne vaut pas les grands sacrifices que vous m’offrez. Je profiterai de tout ce qui sera juste et raisonnable dans les quatre volumes de critiques que vous avez faites de mes ouvrages, et je vous remercie des peines infinies que vous avez généreusement prises pour me redresser. Si les deux satires que Rousseau et Desfontaines vous suggérèrent contre moi sont agréables, le public vous applaudira. Il faut, si vous m’en croyez, le laisser juge.

La dédicace de vos ouvrages, que vous me faites l’honneur de m’offrir, n’ajouterait rien à leur mérite, et vous compromettrait auprès du gentilhomme à qui cette dédicace est destinée. Je ne dédie les miens qu’à mes amis. Ainsi, monsieur, si vous le trouvez bon, nous en resterons là.

  1. Réponse à la lettre 2908.