Correspondance de Voltaire/1755/Lettre 2898

Correspondance de Voltaire/1755
Correspondance : année 1755GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 38 (p. 361-362).

2898. — À M. DUPONT,
avocat.
Aux Délices, près de Genève, 28 mars.

Je n’ai que le temps, mon cher ami, de vous mander que j’ai fait partir votre mémoire. Votre dessein sans doute n’est pas qu’il soit présenté tel que vous me l’avez envoyé ; vous ne prétendez pas obtenir une grâce extraordinaire du ministre, en lui disant qu’il suffit qu’une chose soit utile pour qu’on ne la fasse point. Il y a quelques autres douceurs qui pourraient aussi effaroucher un peu le docteur bénévole. Enfin le mémoire est parti. Tout ce que je crains, c’est de m’adresser à M. de Paulmy pour une chose qui dépend probablement du chancelier, comme j’écrivis à M. d’Agenson pour cette maudite prévôté que M. de Paulmy avait dans son département. Je ne me consolerai jamais de ce quiproquo.

Mes tendres respects, je vous en conjure, à toute la maison Klinglin, et à Mme Dupont. Vous avez dans Mme Denis et dans moi deux amis pour la vie. Pardon de mon laconisme ; je suis entouré de cinquante ouvriers. La terrasse de Mme Goll avait ses charmes, mais je suis ici un peu plus au large. Il ne me manque que de la santé et votre société. Je regrette bien nos petits soupers avec Mme Dupont. V.