Correspondance de Voltaire/1755/Lettre 2861

Correspondance de Voltaire/1755
Correspondance : année 1755GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 38 (p. 330).

2861. — À M. LE CONSEILLER D’ÉTAT F. TRONCHIN[1].
À Prangins, 30 janvier.

Il y a trois jours que je suis au lit. Vous avez dans votre famille le successeur du grand Boerhaave : vous savez combien ma mauvaise santé exige que je me rapproche de lui. Les bontés que vous avez pour moi, et toutes celles dont on m’a honoré à Genève, me rendent ce séjour si cher que je ne balance pas à demander au Magnifique Conseil la permission d’habiter dans le territoire de la république, sous son bon plaisir. Je n’ose prendre la liberté de lui écrire, persuadé que votre recommandation doit avoir plus de poids que mes prières. Je ne manquerai pas de venir présenter mes respects à monsieur le premier syndic et à messieurs les conseillers d’État dès que je serai en état de me transporter à Genève. Je me serais déjà acquitté de ce devoir si les maladies continuelles qui m’accablent me l’avaient permis.

J’ai l’honneur d’être, avec la plus respectueuse reconnaissance, etc.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.