Correspondance de Voltaire/1755/Lettre 2846

Correspondance de Voltaire/1755
Correspondance : année 1755GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 38 (p. 316-317).

2846. — DE COLINI À M. DUPONT[1].
À Prangins, 11 janvier 1755.

Monsieur, votre prévôté me donne de la besogne. On m’a dicté jusqu’ici beaucoup de lettres à ce sujet ; et vous voulez bien permettre que je vous dise qu’on ne m’en a jamais dicté qui m’aient fait autant de plaisir. On s’intéresse véritablement à vous, et on voudrait réussir dans cette affaire. Je crois (et cela soit dit entre nous) qu’on prépare une épître charmante, en vers, à M. d’Argenson. Ça sera un terrible coup, et je ne vois pas trop comment on y résistera, à moins que des intrigues bien fortes ne s’y mêlent. Notre philosophe a pris la chose à cœur, et je ne l’ai jamais vu agir avec autant de chaleur qu’il le fait pour votre prévôté, Voilà tout ce que j’avais à vous dire.

Me conservez-vous toujours votre amitié ? Mme Dupont veut-elle agréer ici mon respect ? Si le tendre attachement que j’ai pour vous peut m’attirer vos bontés, je suis l’homme le plus heureux de la terre. Je vous aime, et je vous aimerai toute ma vie.

  1. Lettres inédites de Voltaire, etc., 1821.