Correspondance de Voltaire/1753/Lettre 2543

Correspondance de Voltaire/1753
Correspondance : année 1753GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 38 (p. 14-15).

2543. — INSTRUCTION DE M. DE FREDERSDORFF
à m. le baron de freytag,
résident prussien à francfort[1].
Potsdam, den 11 April 1753.

Seine Königliche Majestät, unser allergnädigster Herr, machen Dero Residenten und Kriegsrath von Freytag hierdurch in Gnaden bekannt, wie dass der von Voltaire mit ehsten Frankfurt am Main passiren wird, als ist Seiner Königlichen Majestät Befehl, dass Er sich mit Zuziehung des dortigen Hofrath Schmid zu ihm verfügen, dem Voltaire im Namen Seiner Königlichen Majestät den Kammerherrnschlüssel, wie auch das Kreuz und Band pour le mérite abfordern, und da auch der von Voltaire alle seine von hier abgehende Pakete und Emballagen dorthin addressiret, worunter von Seiner Königlichen Majestät höchst eigenen Handen viele Briefe und Skripturen sich befinden werden, als sollen gedachte Pakete und Eaballagen, auch seine bei sich habenden Chatullen in lhrer Gegenwart geöffnet werden, und alles Beschriebene abgenommen werden, ingleichen ein Buch, welches Einlage besaget. Da aber dieser Voltaire sehr intrigant, als haben Sie beiderseits alle Präkaution zu nehmen, dass er lhnen nichts verhehlet und unterschläget. Nachdem alles wohldurchgesucht und in Empfang genommen worden, so muss es gut eingepackt werden und an mir nach Potsdam gesandt werden. Allenfalls Er sich mit Gutem Obiges nicht wollte abnehmen lassen, soll Er mit Arrest bedrohet werden, und so dieses nichts helfen möchte, muss Er wirklich arretirt werden, und ohme Komplimente Alles genommen, Ihn aber alsdann reisen lassen. Ich bin Euer wohlaffectionirter[2],


Froh.

  1. Éditeur, Varnhagen von Euse.
  2. Traduction : Sa Majesté, notre gracieux maître, fait connaître par la présente à son résident et conseiller de guerre de Freytag, que le nommé de Voltaire passera au plus tôt par Francfort-sur-le-Mein ; le bon plaisir de Sa. Majesté est qu’il se rende chez lui en s’adjoignant le conseiller aulique Schmid, y demeurant, et qu’il réclame à Voltaire, au nom de Sa Majesté, la clef de chambellan, ainsi que la croix et le ruban du Mérite ; et comme de Voltaire adresse à Francfort ses paquets et emballages partant d’ici, parmi lesquels se trouveront beaucoup de lettres et écritures de la propre main de Sa Majesté, doivent les paquets et emballages mentionnés, ainsi que les cassettes qu’il aura avec lui, être ouverts en votre présence ; et tout ce qui est écriture être saisi, de même qu’un livre spécifié dans la note ci-incluse. Mais comme de Voltaire est très-intrigant, vous avez à prendre l’un et l’autre toutes les précautions pour qu’il ne vous cache et ne vous soustraie rien. Après que tout aura été bien visité, et que tout aura été recouvré, il faudra l’emballer avec soin et me l’expédier à Potsdam. En cas où il ferait difficulté de se dessaisir desdits objets à l’amiable, il sera menacé d’arrestation, et si cela ne suffisait pas, il devra être arrêté effectivement, et l’on devra s’emparer de tout sans complimeut, mais le laisser passer ensuite. (Desn.)